J'accompagne mes pas
Sur le rythme du vent.
Eloigne le trépas,
Loin du Monde et du temps.

Blancheur du jour j'ai vue.
Trouant l'obscurité,
La lumière est venue
Au sol déshérité.

Le soleil a frappé
Les prés et les forêts,
De ses rayons dorés,
Les sentant éplorés.

Les perles de rosée
Aux reflets cristallins,
Sur mon corps reposé,
Dessins, contours malins.

Renaissante chaleur
De l'astre radieux,
Faisant battre le cœur,
Jusqu'aux confins des Cieux.

Je marche à travers champs,
Le ciel bleu est sur moi,
Symphonie du printemps,
Réveillant mon émoi.

Senteur d'herbes mouillées
Où la terre est mêlée
Hier encore souillée,
Aujourd'hui révélée.

Douce sérénité,
Précurseur de l'éveil,
Ou les heures agitées
En troublent le sommeil.

Brillant de mille feux,
D'une toile tendue
Et cachée dans le creux,
L’araignée, j'aperçu.

Le coucou a chanté
A l'orée du grand bois.
Les bruyères ventées
Sont habillées de soie

La brume s'est levée,
Détachant son manteau.
Des coteaux délavés,
Dénouant son bandeau.

Renaissance du corps
En ces instants bénis,
Sachant que de la mort,
Renait toujours la vie.

Michel GRANIER

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