Canicules de Kairouan



Une chaleur qui intrigue le thermomètre
Et l'horizon est feu et flammes
Le pied chaussé ne sait où se mettre
Errent les fous, les morts renvoient leurs âmes
Kairouan est un esprit qui ne peut se soumettre

Sortent les enfants du cœur de la ville
Et la brise se lit dans leurs beaux sourires
On se dirait sur les ponts larges du Nil
Ce n'est l'apocalypse, ce n'est le pire!
Et l'on voit des fidèles blancs qui défilent

Les puits offrent à tous leurs eaux limpides
S'en vont des jarres, viennent des gargoulettes
La riche source résiste et elle ne se vide
Le touriste vient boire, on ne le rejette
Car Kairouan enfante et aime beaucoup ses hybrides

Du café d'Oum Kalthoum* monte sa voix
Faisant rêver des chutes de Niagara
Le refrain est beau même repris cent fois
Et diminue un peu de son intensité le Râ*
On ne se lasse jamais, s'accumulent les mois

Remonte le soleil et remonte l'espoir
D'une après-midi qui tempère les humeurs
Se libèrent de la Médina* les filles, on accourt voir
Le beau exquis qui fait vibrer les cœurs
Et le blanc chasse toutes les étoffes noires.

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Oum Kalthoum: Vedette de la chanson arabe au XXè siècle
Râ: dieu du soleil chez les Égyptiens
La Médina: La ville ancienne entourée de remparts