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Conversation |
Benadel |
Envoyé le : 8/2/2019 12:48
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Plume d'or Inscrit le: 26/3/2016 De: Envois: 1384 |
Passez, muscade La fumée s’élève onduleusement ; Elle se tortille à débarrasser Le café de ses tourments ; La tension s’évacue au travers les cigares ; On renifle l’odeur âcre des peines ; Les corps inspirent la fin, Mais les têtes respirent enfin ; On dépose son fardeau Dans les brumes d’un bistrot.
La rumeur de la foule soûle la réalité ; Elle titube dans les cerveaux humains Et vient choir sur un quotidien revu Dans la griserie d’un estaminet. Méchante humeur passez, muscade ; La convivialité sucre l’orangeade ; Le meilleur et le pire offrent leur part Dans la promiscuité des bars.
Le savoir s’invite dans un salon de thé ; Le génie s’approche d’un tabouret ; Ils parlent à l’étudiant, Ils prennent la main de l’écrivain. Le mystère se dévoile soudain, Au plus fort d’un charivari Quand le vin coule dans une brasserie.
Lorsque les verres s’entrechoquent, Les idées les plus loufoques Heurtent de plein fouet les idées arrêtées ; Chacun sème sa graine de folie Quand on a bu la coupe jusqu’à la lie Ou lorsqu’on a goûté aux plaisirs de la vie. Les espoirs et les souhaits se déversent Dans les troquets élevant en vase clos Les hommes brillants et les quidams falots.
Les carnotzets aux relents prononcés, Les estaminets aux émanations fétides, Se rient des conventions, Dérident la gent gourmée ; Assis ou debout devant un zinc, L’individu s’envole sur l’air d’un bastringue.
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