Il m'a fallu...
Il m'a fallu longtemps pour vaincre ma souffrance,
M'enfoncer jusqu'au cœur, dans l'encre de ta nuit ;
Il m'a fallu survivre au néant de l'absence,
Ecrire, avec mon sang, sur des feuillets d'ennuis ,
Livrer mes lendemains, aux grands oiseaux rapaces
Du temps qui passe...
Il m'a fallu serrer ta vie entre mes poings,
Au fer rouge des mots me brûler, ou me taire.
Suivre, jour après jour, sur d'incertains chemins,
Ton pas, doux et léger, que la mort oblitère
Puis jette, sans remords, aux grands oiseaux rapaces
Du temps qui passe...
Sous ce masque spectral qui nous voile les yeux,
Ce qu'il faut de chagrin pour faire nos adieux !
Pour éponger nos pleurs sur le buvard des cieux,
Pour se sentir enfin,vaguement apaisés;
La bouche humide encor de ce dernier baiser
Du temps passé...