Un poème sans queue ni tête

s'ennuyait sur un cahier.

Mais il me tenait tête,

il y avait quelque chose à en tirer.



Les mots ont toujours

quelque chose à dire,

il faut attendre parfois

qu'ils se mettent en place.



Je lui ai coupé la queue,

il était triste à en pleurer

j'ai secoué sa tête,

il souriait.



Je reprends depuis le début

pour écrire un poème

il faut si peu de chose

une tête et une queue,

un serpent

qui ondule

sur le sable doré.



Ne pas le brusquer

et alors il s'enroule

autour de la cheville

des petits princes

qui sont seuls sur la terre.



Le poème traverse le désert

et parfois,

avec beaucoup de patience,

on peut l'apprivoiser.



Alors, le temps perdu

pour lui

sera très important …

(J.E . Nov.2018)
(Certains vers inspirés du "Petit Prince" d'Antoine de Saint-Exupéry)