Crie-leur
Qu’au pays des bateaux
La soif est parmi nous et que la faim ne concerne plus les morts

Hurle-leur, toi l’oiseau des mers
Que notre peuple est insulaire
que sur cette île plus rien n’est possible
et que les bateaux ne connaissent que le touriste qui voyeur contemple notre désarroi

Crie-leur que ton envol s’est pris depuis les rochers les plus haut que toi-même tu ne trouves plus de quoi manger
Et que ta soif est à la hauteur de ta faim

Cris-leur que nous n’avons plus la force de chanter de parler notre langue pour lutter contre le temps qu’il nous reste

Crie Crie fortement
Que nous sommes des hommes et non des animaux
Crie-leur que le temps est vide
Que c’est toujours les jours dimanche
Jour des prières dont nous n’avons plus la foi

Crie-leur
Le vent et les marées
Que même les poissons sont pris de peur
Que souvent du ventre des enfants sortent des êtres imaginaires

Que nous sommes un peuple dont le futur n’est que le passé
Qu’on nous a volé le présent
Crie l’oiseau
Crie fortement
Que nous n’avons plus l’espoir que du désespoir
Que l’on n’ose plus rêver de peur de trépasser

Crie l’oiseau
Et reviens vite //