Message initial de Kéraban
Termine ton jardin !
Termine ton jardin, l'ami, c'est essentiel
Tu l'auras, dès demain, ta place dans le ciel !
Moi, j'écoute le vent, mais il ne dit plus rien
Et, fatigué, j'attends, tout seul, tel l'Arlésien
Qui existe pourtant et ne rêve que d'elle
Suis poète sans nom, sans clocher ni crécelle
Je vis pour l'Odéon d'un soir providentiel
Tandis que toi, moins con, tranquille homme de bien
Termines ton jardin
De poésie fiévreux, comme en lune de miel
Suis devenu peureux. Et l'attente, éternelle
M'invite, déjà vieux, à ce choix cornélien
Quoi préférer des deux, Stylite ? Épicurien ?
Tu réponds quand tu veux. Maintenant, prends ta pelle !
Termine ton jardin !
Réponse avec délais de route
Que le ciel me soit doux comme l’est mon jardin
Et que toi tu sois bien ce fameux baladin
Acrobate des mots et de sublime phrase.
Arlésien, oui tu l’es, pour que mon ciel s’embrase
Car ton pli fort soigné n’est jamais trop badin.
Demeure bien alerte et ne prend pas gadin
Aux pieds de l’Odéon, descendant le gradin.
Merci de souhaiter, sans nulle périphrase,
Que le ciel me soit doux.
Je réponds à ton pli comme un bon citadin
Qui sort des mots choisis, sans se montrer radin.
Je déplore, en effet, quand un preux kamikaze
Envoie vers l’abattoir un propos qu’on dit naze.
Or toi tu fais toujours, en sérieux bernardin,
Que le ciel me soit doux.