Plume d'or Inscrit le: 8/8/2009 De: Envois: 1179 |
Martigues dans la nasse Martigues délivrée de ce fléau du vent Quand les filins des lignes se prennent aux nuages Reflétés en éclats dans les yeux des pécheurs Que la nasse solaire envague de torpeur.
Martigues désertée de voitures en rage Toutes immobiles tels insectes figés; Craquelés de soleil, aux antennes vibrantes, Des chauffeurs médusés et leurs faces vacantes.
Martigues délaissée aux piétons s' étonnant De pouvoir dans les rues frayer comme des vives Et refaire comme avant les promeneurs qui suivent Au hasard les effluves des embruns du ponant.
Quand le pont maître d' œuvre jusqu' au ciel s' est hissé La cité vénitienne entr'ouvre sa coquille Et que très lentement séparant les flottilles Et arrêtant le temps, la vie s' est policée.
Les poissons et les mouettes et les hommes imparfaits Se rêvent en partance pour des rives ocrées; Ces nouveaux mâts dressés et puis encore ancrés Avant de désancrer la ville de ses quais.
C'est qu'un pétrolier en mal d'océan Armorié de drapeaux qui font forces et lois Impose à sa vassale, la ville mercantile, Le devoir de passage dessous son pont levé.
Délivré des profonds du reflet dans l'étang De la Sainte Victoire, ses rumeurs écumeuses Puissamment travaillées de gerbes phosphoreuses Et maître en ces instants du beau rêve martégal
Haci Fatma Ana, tanker coureur des mers Enserré dedans Berre , recouvrant Liberté, Refrénant ses chevaux quand passant sous le pont, Dédaignant de l'hommage car déjà en conquête.
Assise l' éternité Attendant sur un banc Encalmine Martigues En cale sur les flots D'un long clapot languide.
La cloche délivrée Du carcan de ce temps Désenvoute Martigues Déprise du chaos D' un long bateau splendide.
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