Comme des cœurs gravés sur un miroir mouvant,
Affleurant aux confins d'artères invisibles,
Ils battent sur les eaux dormantes ou paisibles
Lorsque le courant naît d'un tourbillon de vent.
Minuscules îlots où la nymphe se pose
Et calme ses ardeurs de danses en ballets,
Ils sont le paradis de l'onde et des reflets :
L'aube pâle épousant le crépuscule rose.
Semblant tombé des cieux étincelants ou gris,
Sur le havre moiré des saules, se dévoile
Un calice de fleur brillant comme une étoile
Dont la beauté royale obsède les esprits.
Un peintre en détourna le cours d'une rivière ;
Possédé par l'attrait des hôtes de ses lieux,
Tenace, il s'adonna jusqu'Ã perdre les yeux,
Aux lois de la série et des jeux de lumière.