Balade en forêt

En me réveillant ce matin,
J’ai voulu un peu m’aérer.
Alors j’ai suivi mon instinct
De me promener en forêt.

Mais ne voulant faire peur
Aux habitants de la nature,
J’ai déguisé en une fleur
Mon humanité, l’imposture.

Le sombre visage enlevé
Laissant place aux couleurs d’automne,
En harmonie, j'ai pu rêver
De chansons pour les autochtones.

Je m’engageai dedans le bois,
Quand soudain, surgit d’un bosquet,
Un pauvre lapin aux abois
Puis un roquet voulant croquer.

Faisant rapidement mon siège
En faveur du petit lapin,
Du chien, j’ai fais échoué le piège
En lui lançant des pomm’s de pin.

En retournant à sa garenne,
L’être du terrier m’avertit
Que le chien de l'homme a la haine
Quand il a trop grand appétit.

Je repris ma tranquille marche,
Quand, soudain, j’aperçus un tronc
Impuissant face à une hache
Qu’allait abattre un bûcheron.

Prenant parti pour la victime,
Je recherchai de quelle sorte
Assommer le coupeur de cime,
J’ai jeté une branche morte.

L’agresseur ayant eu son compte,
L’arbre, de toute sa hauteur,
Me dit que les hommes racontent
Que les arbres n’ont pas de cœur.

Je poursuivis ma promenade,
Quand soudain, je vis un oiseau,
Future cible d’un malade,
Un chasseur complètement sot.

Refusant de ne pas agir,
Ma conscience et moi décidons
De pousser cet homme qui tire
Le derrière dans les chardons.

Et l’oiseau, en remerciement,
Chanta pour moi son plus bel air,
Puis il me demanda comment
Jeter tous les fusils par terre.

Je revins vers mon domicile
Auprès de ma douce compagne,
Et ne croisant plus d’imbéciles,
Je pus admirer la campagne.

J’ai gardé mon aspect floral
Pour m’offrir à celle que j’aime,
Cachant derrière mes pétales,
Une belle histoire, un poème.

L’histoire du petit lapin,
Celles de l’arbre, de l’oiseau,
M’ont donné de nouveaux copains
Qui vivent tous près du ruisseau.