Inscrit le: 12/5/2018 De: Envois: 3 |
i'm muslim don't panik De m’apitoyer sur mon sort c’est pas le genre de la maison Mais hier soir, à la salle de sport, j’ai subi trop de pression Mon cœur est tellement lourd, trop de poids sur mes épaules Besoin de me délester, de tout déballer comme le ferait un people Un gendarme a donné sa vie pour une autre, tombé en héros Victime de la chevauchée meurtrière d’un fou de dieu, un bourreau Arrivé dans la salle, sur moi leurs yeux se sont rivés Si les regards pouvaient tuer, je ne saurai plus de ce monde pour t’en parler Putain, il n’y a pas que des balles qui peuvent blesser J’y peux rien, j’y suis pour rien, ni de près ni de loin, aucun lien Si ce n’est qu’il se prétend être de la même religion que moi, ce fils de chien Malgré tout, à la compassion, j’essaye sincèrement de m’associer Mais, à l’émotion ambiante, j’en suis mis en ban, illégitime à la partager Aux yeux de la meute, je suis condamné comme si j’étais son complice C’est à peine si je devais prendre un commis d’office Quoi que je confesse, pour eux c’est comme si j’étais un fiché S Je serai toujours un usual suspect ,quoi je professe, Victime collatérale, touché par ce syndrome viral Victime de délit de faciès, pas le choix j’encaisse Quel est mon tort ? Porter une bebar Cela fait-il de moi un barbare ? Ma barbe c’est mon buisson ardent, elle me consume Malgré cela, paré à affronter les conséquences, je l’assume Cela ni par fierté identitaire, idéologie ou provocation Mais, l’enlever ça serai juste leur donner raison Je vous vois venir : « compétition victimaire, tu oses » « Fais preuve de décence » Alors obligé de balancer des évidences : « incommensurables sont leurs souffrances » En même temps, cependant, de mon être blessé, je revendique En même temps, envie de clamer: « i’m muslim, don’t panik ».
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