Plume d'or Inscrit le: 19/6/2016 De: Envois: 1929 |
Minuit Minuit,
Minuit, je sors de ma torpeur crépusculaire Je détends la mâchoire et muscles maxillaires Un goût âpre dans la bouche, les incisives Veulent sortir soudain de leur langueur oisive.
Etre vampire n'a pas de côté romantique L'immortalité a cet aspect pathétique La Mort embrasse la vie, de ses longs baisers Fatals, elle n'a jamais l'esprit apaisé.
Chasse à l'humain, perpétuel rituel Le travail artisanal, surtout manuel J'aime planter les crocs aiguisés dans le cou De mes proies qui meurent d'effroi à tous les coups.
Aucun sentiment, ce ne sont que des poupées Que le garde manger et j'en fais mon souper De succulents repas, parfois assaisonnés De sang coagulé, jamais empoisonné !
Le forfait accompli, repu de l’élixir La nuit m’appartient, c’est tout mon univers Le royaume des ombres, aux visages de cire Les corps exsangues ne sont que des faits-divers.
J’ai beau être un revenant, une créature Aux mœurs si douteuses mais j’ai aussi un cœur Même si cela n’est pas dans ma vraie nature Aimer ! Pour les femmes, je n’ai point de rancœur.
Comment déclarer cet amour que j’ai en moi Pourrais-tu chérir, moi qui donne que la mort J’ai des sentiments qui me mettent en émoi Cause perdue qui me laisse à mon triste sort !
|