La ballade du loup

Toi, qui écris souvent des poèmes d'amour
Veux-tu dire pourquoi tu pleures chaque jour
Je te connais par cœur, triste chaperon rouge
T'observant, en forêt, où nulle âme ne bouge
Sauf toi, vers la masure où grand-mère t'attend.
Pose là ton panier, ne crains rien ; tu m'entends ?
Suis un loup, j'ai très faim et je vais te manger
Avec mes crocs d'amour ; et ton cœur l'avaler.

Je te lis tous les jours, amie, ta poésie
Est un cri, un appel, pas une fantaisie,
Ecris encor, fais-le, ils s'écoutent tes vers
Et sauront attendrir le cœur d'amis trouvères ;
Poètes solitaires, ils ont peur de la fin
Et rêvent de s'éteindre au repos de tes seins...
Suis un loup, j'ai très faim et je vais te manger
Avec mes crocs d'amour ; et ton cœur l'avaler.

Garde ton cœur d'enfant, ma biche rossignol.
Du théâtre où l'on vit ne suis pas le guignol
Aux dix mille rondeaux qui souvent s'applaudissent ;
Je vis de poésie, et quand parfois je glisse
En mes vers un appel, personne n'y voit rien...
Alors regarde-moi et écoute-moi bien :
Suis un loup, j'ai très faim et je vais te manger
Avec mes crocs d'amour ; et ton cœur l'avaler.

Envoi

Un poème parfois réveille l'évidence...
Si ta vie se raconte en chansons et se danse,
Suis un loup, j'ai très faim et je vais te manger
Avec mes crocs d'amour ; et ton cœur l'avaler.

Lupus Keraban (© mercredi 11 avril 2018)

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J'aime la poésie qui me parle et qui chante

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