Inscrit le: 14/12/2017 De: Envois: 1 |
VIVRE A quoi bon ouvrir ce grand livre de l’humain ? Les pages se suivent, écritures d’émotions, d’aversion, d’ivresse, et de détresses. Avez-vous remarqué qu’il manque toujours cette page déchirée à la hâte, maladroitement ?
Cette page intrigue est elle le destin ? On perçoit son absence, on en ignore le sens, contenait elle un message ? De sagesse ou de détresse ? Souffrance,désespérance, fallait il effacer ces lignes précédentes ,ou suivantes d’un vécu traumatisant, insipide de l’homme retourné sur lui-même se mirant dans les reflets transparents d’une existence où la errance de son esprit côtoie la folie ? Ma folie de ne plus sourire un jour à l’être aimé.
Pages avides de naissances et reconnaissances ? Feuilles post mortem qui aboutissent sur le bûcher de la mémoire pour y allumer un peu d’espérance. A moins que cette page énigmatique soit le témoignage de l’intelligence de l’homme, sa vérité, sa parabole, vision égoïste du monde dont il est le figurent cabotin.
Ambitieux, orgueilleux, plus de mieux, plus de plus où il conjugue l’amour au rythme de ses pulsions, sentiments d’attraction….et de possession. Toutes ces pages pour se glorifier…Mais que pouvait donc contenir cette page déchirée ? Je ne le saurai jamais……
Envolée au grés du vent, inspirée par l’air du temps, brûlée par le soleil, perdue dans les nuages annonciateurs d’orage et de désespoir Il ne me restera à jamais que ce livre inachevé de l’humain, être aux yeux de l’autre, paraitre et disparaître sans un regard sur ce semblable exsangue de sentiments.
D’autres pages encore et encore qui se réfèrent à Dieu, le tout puissant de quelque religion que ce soit « ainsi soit il » l’écriture se resserre comme pour gagner encore un peu de vie et regretter de n’avoir su apprivoiser la liberté de penser, de n’avoir pas su censuré sa joie, et de vivre humblement à la lumière bien pâle de sentiments humains.
Quelques lignes encore sans artifice cette fois, simples murmures échappés des cicatrices laissées par les prédateurs de la pensée fraternelle. Une main tendue du coin de l’égoïsme pour se repaître de chaire…
Je voudrais tant et tant remplir cette maudite page couleur vie, je ne ressens que vide funeste dans cette absence crucifiée sur l’autel d’une vie qui s’éteint doucement, tout doucement, sans soupir, sans désir, oubliant les éphémères plaisirs de la vie.
Qui pourra me dire où se trouve cette page 2010 ? Aux vœux dénaturés par cette réalité provocatrice de l’homme voué dès sa naissance à la mort…quelle mort ? Question infinie.
Robert Siminowicz . - Janvier 2010 - à l’aube du crépuscule d’une existence qui n’a de sens que l’insensée d’une vie éteinte.
|