Les murs blancs nuancent ma pâle peau
Encore rougie du passage du fer,
Tout est silence et je ne sais que trop
Que je me perds; je n'ai plus pieds à terre.
Serait-ce la nuit, serait-ce le jour?
J'ai perdu toute notion temporelle,
Et le monde, insensible et presque sourd
Ne sait m'échouer sans causer querelle...
J'ai si peur dans ces couloirs presque éteints,
Peur que la Folie s'empare de moi
Quand jadis elle dépeignait ma fin;
Regardez, j'erre, seule, dans ce froid!
J'étais fatiguée, me comprenez-vous?
J'avançais tout comme je reculais,
Mon Âme abandonnée à ce courroux.
Pourquoi ne pas tenter un dernier coup?...
Voyez, je me perds dans cet hôpital
A tenter de trouver ce qu'est le "bien",
La chambre est pour moi un lieu monacal
Où l'ombre me cache de vos desseins.
Et j'ai si mal... Je voudrais le crier!
Crier qu'on m'avait tuée tant de fois
Par faiblesse, par amour, sans procès,
Par ceux en qui je plaçais ma foi.
Pensez-vous que voir vos blouses détend
Ces pulsions qui m'ont entrainée à mort?
Ne voyez-vous pas comme il est tentant
De m'abandonner à mon propre sort?
Pensez-vous que j'arriverai à dire
Ces maux noirs qui me font un peu défaut?
Voyez-vous, je ne pouvais que l'écrire
De l'encre rouge sous ma pâle peau.
J'aime ce silence et mon indicible,
Laisser résonner ces mots dans mon Âme
Qui n'a été que trop souvent la cible;
Le Temps aussi est devenu infâme.
Serait-ce la nuit, serait-ce le jour?
J'erre dans les sentiers de l'hôpital,
Et le monde, insensible et presque sourd
Ne sait que m'échouer dans un final...
16.10.17
----------------