au matin (en écho à virgule). repost du 30/09/2006
Au matin….
Rentrant de plusieurs mois de presque isolement,
Où je ne me suis frotté que timidement
Au monde des vivants
Plusieurs semaines seul dans la douce Nature
La mer, plantes et bêtes, et la lumière pure
La chute est vraiment dure.
Dans le Métro la foule s’agite et se presse
Masques figés, visages fermés, en détresse,
Aucun rire qui naisse.
Les gens me bousculent et ne cessent de courir,
Car ils craignent d’arriver trop tard pour mourir,
Pour leur dernier soupir.
Modeste ouvrier, arriviste besogneux,
Pauvre mère au foyer, retraité bien soigneux,
Tous ont l’air malheureux.
Alors pour échapper à ce lieu qui m’oppresse,
Je remonte à l’air libre et j’échappe à la presse,
A tout ce qui m’agresse.
Las, les trottoirs sont pleins de têtes qui se hâtent,
Les guenilles côtoient les beaux costards-cravates
En une foule plate.
Pas un regard échangé, rien qu’indifférence,
Les clochards ignorés, on hait la différence,
Et gardons la prestance.
Tous solitaires tristes au milieu de la foule
Qui monte et qui descend comme le fait la houle,
Comme d’un même moule.
Aucun n’attend, de son prochain, le moindre geste,
Désespérément seuls, et leur chagrin qui restent,
Les rongeant comme peste.
Comment sont-ils, ces gens, quand ils rentrent chez eux ?
Prennent-ils donc le temps d’apprendre à être heureux,
A se détendre un peu ?
S’ils le faisaient dehors, rien ne serait pareil,
Le métro et la rue brilleraient du soleil,
De sourires vermeils.
Ils ressentiraient moins la lourde solitude,
Ils seraient plus joyeux, perdraient leur hébétude,
Leur vie serait moins rude.
Un sourire offrirait un instant de douceur,
Apaiserait les peines et panserait les cœurs,
Apportant du bonheur.
Le 29 septembre 2006
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)