Plume de platine Inscrit le: 13/5/2014 De: Envois: 2944 |
Le Grand Hiver Quand il faut partir , il faut partir Quitte à jamais, sans espoir de revenir. La neige recouvrait les rues de Paris , Depuis bientôt six mois il en était ainsi . Les rats ne sortaient plus de leurs égouts , A part à l'aube pour trouver un bout . De nos fenêtre nous regardions le manteau brun Déambulant sur les boulevards pour apaiser sa faim, On racontait entre voisins le sort d'une vieille dame Qui avait fini dévorer par les rongeurs cannibales. Les pigeons avaient disparu depuis longtemps, Morts de faim ou sous d'autres dents ... Qui se serait douter que le temps d'un Hiver Tout finirait par s'écrouler... Depuis des mois le président et sa clique S'étaient enfuis vers le soleil d'Afrique , A nous de partir maintenant, réfugiés climatiques. Comme les événements sont tragiques .
Papa nous racontait les réchauffement de la planète, La montée des eaux , le tiers monde affamé Mais tous les savants s'étaient bien trompés : Point de grand Eté mais un retour à l'ère glaciaire.
La neige est arrivée en Septembre en gros flocons , La dame de la météo n'en menait pas large à la télévision , En Novembre toute l'Europe était sous la neige, des froids polaires Faisaient fuir les habitants du Nord , nos réfugiés du Sud Etaient partis depuis deux semaines pour leur soleil , Laissant les rues désertes , propices à la solitude. De grands et blonds suédois venaient nous demander asile , Suivis de tous les scandinaves , une marée de têtes blondes . Les mers du Nord redevenaient banquises, des ours blancs Avaient été aperçus sur les cotes de Hollande . Le froid gagnait du terrain en Europe , les allemands A leurs tours connaissaient le Grand Exode , La France ne résisterait pas aux jours blancs...
Nous avons résisté jusqu'en Janvier Quand Papa et Maman nous on dit de nous préparer, Il fallait partir vers le Sud avec le convoi de réfugiés. La croix rouge et l'Onu offraient sécurité pour les convois , Les militaires nous protégeaient des pillards , Des maisons enflammées le long des autoroutes Eclairaient les nuits telles de tristes candélabres. Nous entendions Maman pleurer, l'âme en déroute. La méditerranée commençait à geler , Toutes le cotes d'Afrique du Nord étaient protégées Par de grands murs de fers barbelés. Des miradors aux projecteurs éclatants Surveillaient les arrivées de migrants.
Des passeurs corses offraient pour deux milles dinars De faire traverser les plus veinards . Hélas ils étaient abandonnés en pleine mer Sur des embarcations trop légères.
Le Sud restait dans un hiver doux , Pas plus de moins cinq , Pas moins de moins dix , Nos parents décidèrent de ne plus s'enfuir.
Dis Papa , c'était comment le chand des cigales ?
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