Plume de platine Inscrit le: 2/6/2012 De: haute Savoie Envois: 2099 |
lune La main sur le menton, tout au fond de la classe Le regard vers le ciel, à travers les carreaux, Je flottais dans le temps, sans bouger de ma place, Comme un vieux prisonnier derrière ses barreaux.
Chacun, un jour ou l’autre a regardé la lune. Chacun l’a trouvé belle et s’en est étonné. L’amoureux allongé sur le dos sur la dune, Le chasseur à l’affût dans un champ vallonné,
Le pêcheur en soirée contemplant son reflet, Le joueur au matin et sa triste rancune, Chacun l’a observée, du seigneur au valet, De l’humble miséreux à la grande fortune.
Et chacun a pu voir depuis la nuit des temps Ce disque solitaire drapé de son mystère Remplacer le soleil et ses rais flamboyants Par un halo très doux qui caressait la terre.
Comment tient-elle seule au-dessus de nos têtes ? Pourquoi la voit-on pleine ou alors en croissant ? Pourquoi ces écrivains, pourquoi tous ces esthètes Ont pu imaginer un Pierrot languissant,
Assis tranquillement sur l’astre de la nuit ? J’y pensais fortement, disait mon professeur, Mais bravant son courroux, amer dans mon ennui J’écrivais bien des vers, rêvant à l’âme sœur.
Ainsi tout doucement passèrent les années. Ainsi tout doucement, sans amertume aucune, Quand s’allume le ciel, comme des fleurs fanées Mes rêves de petit repartent vers la lune.
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