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Quand les petits oiseaux attaquent les gros...

En 1987, pour ses 18 ans, ma femme décide d'envoyer sa fille Céline, passer quelques jours à l'Ile de la Réunion chez sa grand-mère.
Depuis son retour quand elle avait cinq ans, jamais elle n'y était retournée. (Céline est la fille de ma femme d'un premier mariage, mais comme elle m'a toujours appelé papa... je dis ma fille...)
L'ex belle-sœur de sa mère, donc la tata de Céline devait la réceptionner sur l'ile et la présenter à sa grand-mère.
Nous avons fait Orléans / Roissy en taxi longues distances.
Moi, fort de mes dizaines d'heures d'avion pour embarquer et débarquer de mes voyages lointains, je laissais quelques conseils à ma fille
-« A partir du moment où tu vas passer la porte d'embarquement, juste avant de monter dans l'avion, tu es prise entièrement en charge par la compagnie. Quoi qu'il arrive, c'est à eux de s'occuper de toi. Tu n'as donc rien à craindre. »
Je restais quand même sur place jusqu'à ce que l'avion quitte la piste et, maintenant inutile pour elle, je rentrais tranquillement en train à Orléans.
Son embarquement avait eu lieu vers 13h, il fallait près de 12 h de vol, la tante était prévenue de la récupérer aux alentours de minuit à St Denis de la Réunion.
Je venais juste de rentrer à la maison, le téléphone sonne...
« Allo ? Papa, c'est Céline... »
Une peur m'envahit... ce coup de fil de ma fille, je ne l’attendais que vers 02h du matin. Mais elle continuait calmement ce qui eut pour effet de me calmer également.
Et elle me raconte...
-« Le vol s'annonçait bien, tout le monde était calme quand le commandant de bord nous fit cette annonce :
-« Suite à un incident sur un réacteur, nous sommes obligés d'atterrir assez rapidement... »
-« Tu m'as porté malheur avec tes conseils papa. Je suis à Lyon, dans un hôtel jusqu'à demain, le temps de recevoir et d'installer un autre réacteur. Ne t'inquiète pas pour tata, elle a été prévenue par la compagnie du retard. »
Elle m'annonça enfin la cause de tout cela.
-« Un vol de canards sauvage volait trop près de nous, il a été aspiré par le réacteur, l'endommageant fortement. On nous expliqua plus tard que, sur un petit vol, l'avion aurait continué sa route, mais là, le commandant n'osa pas prendre ce risque et atterrit sur le plus proche aérodrome susceptible d'accepter des long-courriers. »
Ouf, plus de peur que de mal, l'insouciance et la jeunesse de notre Céline lui évita de paniquer.
Maudits oiseaux qui ont voulu se frotter aux gros...

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