Plume d'or Inscrit le: 26/3/2016 De: Envois: 1384 |
La courageuse intervenante Chaque matin il lui serrait la main, Chaque soir il la quittait à regret. Lourde tâche à laquelle il s’attelait Comme un cheval à sa charrue, S’essoufflant d’avoir couru Sous le coup de fouet d’une urgence, L’homme s’inquiétait de sa bonne exécution En zieutant avec appréhension Le fruit de ses efforts. Nourrira-t-il ma gloire Ou alimentera-t-il un regret ? Interrogeait-il le destin d’un labeur. Il ne s’arrêtait pas aux bornes d’un travail Et passa durant trente ans sur ses limites.
Une cupidité repue traînait dans la salle, Mais la soif de l’or essoufflait le patron. Il haletait de colère ; La crise mettait son profit au régime. Il mit la main sur le brave employé Et voulut être abreuvé de son mérite En prenant pour lui un savoir-faire Tout en économisant son salaire.
Une marée de sensibilité Provoqua le coup de sang d’une collègue ; Elle pleura la douleur de l’employé modèle ; La furie emporta la brave femme Vers une insolence échauffée. Avez-vous bu toute honte pour mettre au rebut Un homme qui a rempli votre outre d’argent ? S’écria-t-elle devant un patron abasourdi Par la véhémence d’un reproche.
Le patron plia l’échine ; Une voix féminine avait tonné ; L’indignation avait jailli D’une gorge majestueuse
Désespérance, fille de la douleur, Ta collègue, sœur d’une grande âme, Est la mère des consolations.
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