Non loin des grandes avenues
Aux boutiques "ma tu vu ",
Sous une fine toile
Pliant sous la neige nouvelle,
Oubliant son triste sort
Un enfant dort.
Dans ses songes
Il retrouve un autre âge
Et la douce chaleur
Du temps du bonheur.
L'époque des réunions de famille
Au tour du sapin qui brille.
Tout n'est alors qu'effervescence
Dans la maison immense.
Sa mère, dans la cuisine
Monte une bûche divine.
Son père ouvre les huîtres
Les disposant sur des vitres.
A leurs pieds, il joue
Avec son dernier joujou.
Mais on défonce leur porte
Et le vent les emporte.
Adieu chaleur.
Ses parents ne sont que pâleur.
Alors, apeuré,
Il se met à pleurer.
Un doux baiser,
Sur son front posé,
Lui suffit à échapper
A son rêve épais.
Le clair sourire
De sa tendre mère
L'accueille à son réveil ,
Le réconforte comme nul autre pareil.
Il oubli alors pendant une seconde
La misère du monde
Et l'état précaire
Où l'a plongé notre ère.