Plume de platine Inscrit le: 9/5/2017 De: Envois: 3024 |
Un récit très funeste Dans une charmille où des genévriers Côte à côte s'alignaient, depuis peu, sur une branche deux oiseaux ont nidifié.
Chaque jour, sans las, de bonheur les oiseaux reprenaient le collier. Les brindilles de foin s'entassaient sur les barbes d'épis.
Des fois, ils revenaient au bercail, le vol appesanti, surchargés d'une grande ramille.
Les beaux bêtes, à plumage, un ménage bien conduit. Emménagées, la femelle rassurée cinq oeufs pondit.
Les poussins sont éclos. Aux attentions de maman il faut donner crédit.
En affection en amour, en soin, en béquées merveilleusement et beaucoup cette maman se défendait. Point cette tendre maman de son devoir ne se dédit.
Les oisillons goulus Se disputaient la pâture. Ça se bouscule au nid en maudit.
Comme les mardis gras sont faits pour se déguiser les tracas étaient faits pour nuire.
Des faux urbanistes, avec des faux jolis projets ont décidé de déparer crûment les beautés de cet espace vert.
Après le beau temps, après la paix, après le bonheur arrive l'épreuve arbitraire.
D'après les on-dit d'un soir et les dires de la dame pipi du pipi-room près de la gare le paysage serait mis tout en l'air. Les genévriers seraient coupés, les pauvres oiseaux dénichés.
Le bel aspect du lieu m'est cher. Par là va passer un couloir, peut être un itinéraire bis Ou une voie de chemin de fer.
La vraisemblable barbarie fût menée à bonne fin. Le bruit de la tronçonneuse fit sursauter les oisillons de bonheur un matin.
L'oiselle terrorisée s'envole et suit triste la scène de loin. L'arbre sapé s'écroule.
Un grand chien survint en courant, trois malheureux oisillons dévora. Le quatrième n'a pas échappé. C'est le chat du coiffeur du coin qui expéditivement s'en empara. Le méchant et vilain matou n'a fait qu'une bouchée du petit.
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