Un banal fait divers
Deux vieux qui espéraient soixante ans de mariage
En comptant tous les jours pour se le rappeler
Ne pouvaient pas s’attendre que de jeunes sauvages
Un soir entre chez eux pour les cambrioler.
Ils n’avaient pour argent qu’une pauvre retraite
Qu’en fin de mois tous deux, ils allaient retirer
Et s’ils n’avaient pas eu une vieille biquette
Pas sûr que chaque jour ils auraient bu du lait.
Cela les sauvageons ne pouvaient le savoir
Après avoir vidé du buffet, les tiroirs
Ils n’avaient pour butin qu’une maigre recette
Ces vieux devaient avoir une sacrée cachette.
Et là l’ancien pleurait, mais pas pour sa souffrance
C’était de voir l’aimée torturée et frappée
Il l’avait tant chérie depuis sa tendre enfance
Qu’à chaque coup donné, lui il les ressentait.
Las, de la torturer, de lui brûler les pieds
Ils l’avaient asphyxiée dans un sac en papier
La pauvre qui était d’une santé précaire
S’éteignit au regard de son vieux partenaire.
A ses cris de dément qui ne sentait plus rien
On lui brisa les bras, on lui cassa le nez
On ajouta alors de tuer son vieux chien
On fit tant et si bien qu’il en est décédé.
Ce ne fut bien après qu’on lu dans les journaux
Qu’un couple de vieillards avait subi ces maux
Juste un entrefilet dans la presse locale
Ce n’était rien de plus qu’un fait divers banal.
Chibani