Puisque je ne veux pas en arriver là...
que l'on me nourrisse à la petite cuillère
que l'on me couche comme petite misère
puisque je ne veux pas finir comme ça....

Ces longs couloirs aux portes toutes pareilles
avec des numéros pour se souvenir...
quel vieillard, quelle vieillarde ici respire...
entre ces murs où toujours on sommeille

Ces fauteuils aux grandes roues argentées
dernier véhicule non immatriculé...
pour faire le sempiternel trajet...
entre cantine et chambre lumière tamisée...

De la fenêtre on peut voir la vie...
quelques branches arrivent à se montrer...
et quand il y a le bourgeon qui pointe son nez..
on dit quand même que printemps est si joli...

Dommage que l'on ne vienne pas souvent...
rendre visite à ces dames ces messieurs...
si vous saviez ce qu'il y a dans leurs yeux...
quand on prend..pour eux un peu de temps..

Sur ma blouse blanche on y lit mon prénom...
ils aiment le lire et sourient...Isabelle...
si le roi savait ça..ils se rappellent...
on rit un peu..ici le temps semble si long...

Puisque je ne veux pas en arriver là...
je pose ma main sur leur main...
et tente d'oublier mes demains...
même si j'ai si peur de finir comme ça...

Isabelle le 23 février 2017

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