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Pet d'âne ( Îambe )
Mon âne qui rêvait d’un beau mât de cocagne Pour y accrocher son grelot, Invita ses amis à sabler le champagne Tiré de son meilleur merlot. Tous ses nombreux amis s’en vinrent à la fête, Sachant que le baudet vaillant Possède un handicap bien planté sur sa tête : Ses deux oreilles d’ignorant. Notre âne en déraison, ne voyant que sourires De la part de ses supporters, Se confond aussitôt à l’objet qu’ils admirent Et il voulut les épater. Prenant un grand élan, sans corne d’abondance* Il s’agrippât au mât glissant, Décuplant ses efforts avec grande impotence Car ses gros sabots impuissants Ne pouvaient adhérer au gnome insensible Et son cul ne décolla pas Du plancher des vaches et atteindre sa cible. Notre âne fut donc mis au pas Par la réalité citée dans un adage Qui nous dit qu’à vouloir péter Plus haut que son gros cul, même si ça soulage, Peut aussi bien vous dépiter ! L’âne eut beau ahaner et maudire ses jambes, Il ne décolla point du sol, En me donnant l’idée de ce poème ïambe Rédigé pour vous, sans boussole.
* Je ne peux y résister : Elan, grand cerf des pays du nord, à grosse tête dont le mâle porte des cornes aplaties en éventail. (aplaties, c'est-à -dire sans abondance,_ pour l’ éventail, chacun sait qu’il sert à faire du vent.)
Capricorne, le 16/02/2017
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