Face à moi se tenait, un bout de mon naïf passé.
De nos poussières, une candide insouciance nous fut restituée.

Son regard ne dénonçait pas mes naissantes rides
mais appréciait la troublante beauté d'un revoir impubère !

S'inquiétant de ce que j'ai pu devenir,
subrepticement, il m'offrit mieux qu'un sourire.

Ces retrouvailles qu'il avait astucieusement orchestrées
étaient empreint d'une fébrile sincérité.

Son être tout entier exhalait une affable chaleur.
De mon naïf passé, je fus remplie d'une infantile énergie.

Et de nos gestes languissants s'échappait le doux frémis de nos cœurs.
A nos silences se joignait l'écho de nos puérils souvenirs.

Dans l'instant présent, s'écoulait le chant
trop longtemps contenu de nos gaies remembrances !


R.B.