Plume de platine Inscrit le: 25/4/2016 De: Voie Lactée, Terre, parfois Lune Envois: 8832 |
Une belle rencontre aux portes de Paris (slam) C’est l’histoire d’une vieille dame Fini le tram, ouais elle descend sur Panam Elle rêve encore de Dylan et d’sa came Alors elle rentre dans le troquet qui l’acclame Afin de poser son slam près du macadam Une drôle de dame qui connait rien aux spams Mais qu’à une sérieuse envie d’flinguer la fatalité D’se raconter des voyelles histoire de se consonner Sur les rêves avortés d’cette putain société Tous ces paumés, les pantins du sérail Les croix rouges embrassent les bonbons bleus D’la couleur des bâches couvrant la misère Un linceul figé trop près d’la terre : « Bois et tais-toi Prie qui tu veux Le ciel ne t’aidera pas En attendant on lui amen une soupe Lui le miséreux habillé comme un oignon Un triste flacon comme compagnon » Seul, lui reste sa gouaille : « L’oseille c’est pour les grosses légumes Cà c’est pour le vocabulaire un peu fleuri » Mémé, sans en avoir l’air, faut pas trop la pousser Les orties c’est pas sa tasse de thé… « Mégote pas la gauloise blonde »
Une bouffée de brouillard plus tard… Un jeune black en blues de gin prend l’micro Des poches sous les yeux, sa bouche pour le mégot Un gamin qui chavire, un destin sans bobos Couleur chocolat et noir sur les mots Tablettes à gogo, merci les restos Lui, il voudrait juste du boulot, loin des ghettos D’voler des vélos à vaux l’eau en veux-tu en v’là J’arrête mon cinéma, ça se passe en bas d’chez moi Si tu te fais des films, passes donc par là Voir la tour infernale des mecs qu’ont la dalle Un ticket pour une année automnale Chez nous, il pleut des balles Normal que personne n’aie le moral A la base dans le casier j’suis qu’un lapin Sans lopin, manque une case à certain Maçons, éboueurs, intérimaires J’vois qu’vous connaissez mes cousins et mon père ! Remballe ta carotte, j’ai déjà le bonnet Tes galères gardent les pour Baudelaire En plus j’cours pas vite et mes baskets s’en foutent Un moins que rien, loin des rois du foot Le paradis blanc s’est perdu en chemin En croyant au droit divin de son immaculé destin...
Puis ensemble.. ils prennent un verre Pour elle une blanche bière Pour lui un cuba libre Et ils refont le monde Sans la souffrance Qui pourtant les avait réunis Ces deux nouveaux amis Un soir.. aux portes de Paris !
Ogr3 le 18/01/2017
Inspiré d'une histoire vraie
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