Je…Tu…Nous

Nous n’avons pas bavardé jusqu’à plus soif au bout de la nuit,
Ivres de comprendre au fur et à mesure que tout nous rassemble.
Nous n’avons pas transpiré l’un vers l’autre nos rêves d’infini,
Exaltés de découvrir à bout de raison que nos âmes se ressemblent.

Nous n’avons pas attendu la patience de vouloir s’apprivoiser,
Je reste du mauvais côté du sillon des larmes qui nous sépare.
Tu n’as pas converti ma demande imprudente pour être chevalier.
Je me morfonds à guetter le retour de ta correspondance en retard.

Nous n’avons pas remonté le temps pour redevenir des adolescents,
Brulés les instants qu’il nous reste comme si c’était la première fois.
Tu t'affaiblis encore coincée dans l’œil du cyclone de tes déchirements,
Entêtée à ne pas vivre chaque seconde comme si c’était la dernière fois.

Tu n’as pas permis l’odyssée de ma plume pour conquérir ton cœur,
L’encre de sa traversée solitaire sur les flots houleux de ma conscience.
Tu n’as pas voulu recevoir les allégories écrites de ma profondeur,
Les chroniques des chaînes de mes sentiments rouillés en allégeance.

Je suis assis sur ma branche prétendant à ta bise qui m’emportera,
Prêt à prendre les étoiles à bras le cœur pour te faire étinceler.
Mais Tu n’as pas consentis à la lecture de l’ode qui t’emportera,
La cascade fleuve impudique de mon amour sur ces pages rimées.