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L’hiver a déposé un fichu sur les monts.
Avec ce voile blanc qui cache des morsures
Il descend sur la plaine, sévère de froidure.
Les chevaux ont henni les naseaux tout fumants.
Les chemins qui là -haut avaient goût de fougères
Ont usé leurs sabots, le sol couve misère…
En les voyant au loin dévaler les sentiers,
L’hiver s’est accroché à leur robe de brume
Et traîne derrière eux une mousse d’écume.
Lors le poltron hésite il va avec constance
Glacer de désespoir ce qui restait d’automne
Sans regrets l’audacieux sur les terres braconne
Le temps s’est habillé de blanches craquelures
D’un simple bout d’étoffe il couvre, au hasard,
Les ravins et les bois pris dans un traquenard.
Parfois un rai moqueur trace une diagonale,
Taquine le brouillard d’une ride soudaine,
L’indomptable saison coure la prétentaine…
L’hiver s’allongera sous un manteau verdâtre
Quand fort de son errance épuisé d'impostures
Il se verra mourir dans sa propre froidure…
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Quand le poème a des beautés, quelques taches ne me choquent pas