Je ne veux plus !
embrasser langoureusement l'invisible...
étreindre le sempiternel impossible...
n'être que l'ombre d'un dos, d'un cul...
qui dans la nuit de l'infidèle s'enfuit..
afin que bien vite on l'oublie dans le déni...

Je veux dire !
que l'amour est un travesti qu'il joue
qu'il est boulimique à la faim de loup
ciel !mère grand va périr, va mourir...
qu'il finit souvent par être un sale con..
au paroxysme terrible de la passion..

Je veux gueuler !
la terre entière engloutir avaler...
puis blessée en pacifiste m'affaisser..
le sein fatalement meurtri en son sacré...
le corps et l'âme repoussant toute faiblesse...
hélas... c'est là que le bât blesse !

Je veux une métamorphose !
être un homme moderne un moment
séduire la nana sans engagement
cocufier mon amour lamentablement
mais garder insolemment femme et enfant,
dans ce confort sordide qui embourgeoise.

Je veux écouter le silence des fleurs,
pousser dans le jardin des pleurs..
sécher les larmes claires de la rose
les sanglots lents que pousse la prose..
écrire sous l'envoutement du jasmin...
mon histoire à l'issue fatale d'un destin.

Je veux voir la fin mourante d'un jour
habiller le soir naissant de beaux atours..
lui passer son bel habit d'étoiles brodé...
ses dentelles particules légères et poudrées..
ses constellations en demoiselles timides..
frémir sous une nudité nocturne sans ride...

Je veux te voir revenir...
toi la morte fuyante de tout avenir,
éclater le tombeau froid et triste à vomir..
c'est quoi la mort raide pour le vivant..
c'est quoi tout ce tourment ce mauvais sang..
et ma tristesse languissante tout adoucir...

Je veux prendre ta main...
prendre tout ce que demain...
pourrait ne pas me donner...
par faute de temps par faute d'aimer..
par faute de l'incertain ce vaurien,
je veux ! j'exige même ! mais rien ne vient....

Isabelle

flowers

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