ELLE ... C'.........
ELLE … C’ …
Elle est fontaine d’eau sur le parvis des cœurs,
La lumière posée sur l’horizon qui danse,
Cette âme énamourée dont les mots de douceur
Glissent sur le velours du verbe mis en transe.
Elle est l’éclat serein, l’ horizon d’un azur,
Cette beauté qui crée l’attache d’une trêve
Quand la rime s’éclaire annihilant l’ obscur,
Desserrant toute étreinte et en délie le rêve
Rejoignant les embruns de tous accords fiévreux
Elle descend le soir au sable d’une plage
Quand au gré d’air marin les parfums capiteux
S’emmêlent aux senteurs d’une myrte sauvage.
Elle sait cette ardeur enchantée d’une nuit,
Brûlantes peaux au grain de ce sel qui se hume,
Et tout ce corps à corps d’une vague à l’envie
S’ébattant aux remous de ce flux blanc d’écume.
Pour que l’aube en clarté s’illumine à ses yeux
Elle argente Vénus de lueur opportune
Flamme où le scintillant reflète certains vœux
Quand l’étoile s’effile en douce fleur de lune.
Et de son sceau fougueux marque les amoureux
Gravant à tout jamais leur empreinte à ce sable,
Entrouvert au mirage à tutoyer les cieux
Vibrant dans les soupirs de la brise ineffable.
Elle est dans les émois secrets de bien des cœurs,
Elle bénit le sang du soleil qui se lève
Cette aurore imprégnée baignée par la splendeur
Du miroir éclatant d‘une nuit qui s’achève.
Lorsqu’au silence … émue, elle écoute les pleurs
De la larme éperdue de douleur qui s’épanche,
Elle couvre l’instant et ravive sans heurt
Cette feuille annotée qui n’est plus page blanche.
Nitescence enrichie démystifiant la peur
Quand le vent bienveillant l’ épure de son doute,
Fragile cerf-volant errant dans les touffeurs
D’une noire inquiétude à dévier sa route.
ELLE … c‘est cette Muse … au trop plein d’un amour,
Du songe inachevé s’étincelant d’ivresse,
Oeuvrant l’ inclinaison … d’un rêve à contre-jour
Pour n’en grimer qu’espoir quand le verbe est caresse.
----------------
« La poésie - par des voies inégales et feutrées - nous mène vers la pointe du jour au pays de la première fois.  »
de Andrée Chedid