Ho, pères pourquoi ?

Vous aviez oublié perchés sur vos sièges,
La cocarde de Desmoulins.
Le sang de nos mères versé sur la neige,
Les têtes au petit matin.
Ho, pères pourquoi ?
Je pense à celui que vous avez pris de force,
A son frère et à son foyer.
Pourquoi ?
Le feu brûle encore dans ses nuits féroces,
Ou la guerre n’est pas terminée.

Nos ancêtres avaient eux aussi combattu,
La soif servile des tyrans.
Pour faire naître en ce monde le début,
D’un nouveau sentiment.
Ho, pères pourquoi ?
Le serment des barricades que leur combat,
Avait gravé.
Pourquoi ?
Dans le désert et les allées de la médina,
Avez-vous bafoué.

Toujours cette soif d’une terre à l’or promis,
Interdite par nos promesses.
Toujours le pouvoir de l’épée que l’on brandit,
Aux âmes que l’on disperse.
Ho, pères pourquoi ?
Avez-vous laissé le feu dévorer le bleu du ciel,
Nous étions les gardiens intouchables.
Pourquoi ?
Avez-vous souillé les orangers le vin et le miel,
Au nom des droits inaliénables.

Cette terre n’était pas la vôtre et pourtant,
Vous aussi vous saviez,
Que nos frères de l’autre côté du levant,
Ne voulaient que la liberté.
Ho, pères pourquoi ?
Les plaintes subsistent pour les cris remontés,
De ses montagnes rougies.
Pourquoi ?
Avez-vous ensanglanté par vos balles tracés,
Le cœur de l’Algérie.