A ma femme,
La vie d’un couple est difficile
Toujours en équilibre sur un fil…
Ma femme, jusqu’à lors bien réelle,
Chaque jour, devient plus virtuelle,
S’éloignant de plus en plus de moi,
Communications sans grand émoi,
Relation par mails et sms par-ci, par-là…

Présumant de mon intelligence,
Je voulais lui écrire avec élégance,
Mais n’étant pas Anatole France,
Elle devra avoir de l’indulgence
Car, j’ai écrit, gommé, puis recommencé
Et n’ai réussi qu’à barbouiller du papier.

J’ai fermé alors mon cahier d’écolier
Et me suis dirigé direct à mon clavier.
Mais j’avoue ne pas être un érudit
Et je peine à pianoter sur l’azerty…
Ne trouvant pas de rime à son prénom,
Je rebaptise mon aimée… Manon !
L’écran bleu envahit mes prunelles,
Dans ma tête, les idées s’amoncellent,
Mes doigts s’empêtrent sur le clavier,
Il faut dire que je ne suis pas doué,
Je confie alors l’écriture à ma souris
Qui piaffe d’impatience sur son tapis.

Ma souris trotte, elle écrit… volage,
Elle noircit rapidement des pages,
Pour transcrire comme un démon,
Des histoires pour amuser Manon.
Elle devient parfois romantique
Racontant les amours fantastiques
De votre serviteur et de son aimée
Dans la clairière d’un bois enchanté.

Ma souris fantasme, devient sauvage,
Rugit ou gémit en emplissant des pages,
S’interrogeant sur des relations sexuelles,
Devenues beaucoup trop occasionnelles
Puis réfléchissant, se décide à avouer
Qu’elle ne sait plus, à quels seins se vouer.

Ma souris se calme, elle écrit… docile,
N’ayez crainte, elle n’est pas fragile
Elle se retrouve juste, un peu bancale,
Désapprouvant une Manon amicale…

Ma souris s’envole, libre, et partage,
Avec Manon, l’écrit de cette page,
Puis pensive, se complait à imaginer
Que je connaitrai une belle journée,
Ou je retrouverai ma Manon adorée
Pour troquer le trop virtuel contre une réalité.