Je te parle toujours, te revois , assis là,
Sur la chaise berçante , au soleil qui se couche
Et les mots sur ma lèvre, ont le goût de ta bouche
Ils livrent au silence un éternel combat !

On dit que je suis folle, et que chagrin me noie
Que ma voix , vainement , s'envole dans le vent
Entends-tu ses échos, amour ?...ils vont tremblant 
De mon cœur à ton cœur, pour y chercher la joie !

Le temps ne passe plus, il traîne sous les toits
Essoufflé, vacillant au bord de la faitière
Il cherche je le sais, un peu de ta lumière

Reste! ton souvenir me nourrit et m'apaise,
Il donne à mes matins, ce frais parfum de fraise
Écrasée en riant, au roulis de nos doigts !
***
La mort est-ce cela, cette indicible absence,
Ce voile noir jeté, sur la veuve espérance
Ce bonheur écrasé, sous le sabot des jours?
Reste, fais-moi rêver, voyager au long cours!

Reste ! ton souvenir , enroule un collier d'ambre
Tout autour de mon cou, puis répand dans la chambre
Les perles d'un passé qui sonne sous mes pas.
Reste...je veux renaître au rameau de tes bras!

Quand ton ombre s’étend jusqu' au ciel qui flamboie
Je sens ma peau frémir, d’un désir languissant,
Que seul ton chaud baiser, savait rendre brûlant!

Reste, tout près de moi , dans l'aube qui roussoie
Viens glisser sur ma page, en points de suspension …
Au livre inachevé rajoute un trait d'union!