Plume de soie Inscrit le: 6/9/2015 De: Grasse Envois: 160 |
Santorin Majestueux archipel au passé abyssal, Caldeira révélant un volcan colossal, On devine l’ampleur des forces telluriques Qui ont accouché de ta beauté féérique. Du piton de Skaros on voit l’éternité. Les bateaux d’Athinios joignent l’immensité. Les murs blancs de Fira étincelant au jour Proclament au soleil qu’ils sont là pour toujours.
Gigantesque dragon fait de lave et de rocs, Léviathan magnanime où picorent les focs, Ton échine supporte un peuple millénaire Dont le passé glorieux nourrit l'imaginaire: La civilisation mythique minoenne, Engendrée par Théras et la race Dorienne, Celle qui côtoya le peuple d'Atlantide Soudain anéanti par des flots impavides.
C'était il y a longtemps! Pour toi c’était hier. De ton cœur a jailli la vague meurtrière Qui submergea la Crête en murailles liquides Oblitérant d'un trait les habitants livides. Toi, donc, qui engendra ce puissant tsunami, Noyant sans distinction ennemis ou amis, Confondant corps et eaux en un magma immonde, Te voilà à ton tour submergé par une onde ?!
Quelle est cette invasion d’importuns parasites ? Ces estivants passant, sans but et en transit ? Ces barbares gaulois, wisigoths ou saxons, Néo-américains ou chinois ou nippons ? Cette nuée de poux pullulant sur ta tête ? Un changement furtif ébranle le poète: Le Grec évanescent remplacé par l'Anglais, Le passé suffoquant tel si on l'étranglait.
Vous qui déambulez au milieu des boutiques Toisant les habitants d’un regard sarcastique, Osez plonger vos yeux derrière leur regard Dans le profond de l’être où la raison s’égare. Vous verrez au delà du sourire avenant, Semblable au Dieu Hélios flamboyant au ponant, Un feu incandescent comme l’acétylène, Un joyau éternel: l’âme du peuple Hellène.
Santorini, Juin 2016
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