Lis encore en mes yeux
Tous ces mots qui divaguent
Disent
Sans faire de bruit

Mon Amour

A l'orée d'une nuit

Je laisserai mon corps
S'étendre à tes côtés
Pour te porter la vague
Née de ma baie tranquille

Et

La vague ne fera
Que te rendre à mon île
Te ramener à moi
Sur sa crête
Fébrile

Là
Tu écouteras
Le murmure des eaux
Tendre et abandonné
Au courant de la vie
A l'heure du repos
Humble je poserai
Mes lèvres frissonnantes
Sur tes lèvres aimantes
Sur ton coeur
Sur ta peau
Ta douceur
De bois chaud

En tes yeux en mes yeux
Se noieront nos tristesses
Et s'ouvriront nos âmes
En perles de tendresse
Que la plaine océane
Allumera de bleu

Et plus jamais
Plus jamais

Il n'y aura

Mon Amour

De déserts solitaires

Jusqu'à ce que
La mer
Glisse en son infini
Le soleil de nos jours

Dans un mouvement doux

Se referme sur nous.

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"Les poèmes sont en chemin : ils font route vers quelque chose." Paul Celan