Liberté, mon amour,


Je naquis avec toi, au fond d’une matrice,
Un premier cri lancé, juste après à ma naissance,
Fit éclater de joie une voix annonciatrice,
Qu’un enfant libre est né pour ta réjouissance.

Te voilà maintenant, sur les traces de mes pas,
Je te sens qui me suit, souriante mais silencieuse,
Face à moi l’oppression, qui annonce mon trépas,
Attentive à mon souffle, je la sais pernicieuse.

La faucheuse, sa compagne, a courtisé mon ombre,
Quand la marque de son Å“uvre a terni mon chemin,
Son passage me fait craindre le retour de la pieuvre,
Que portent les meurtrissures dans le cœur des humains.

Captive dans ses antres, dès l’aube des premiers jours,
D’un serment qui brisera mes chaines oppressantes,
Ses yeux au funeste regard ont dardé à leur tour,
Leurs flammes dévorantes sur ma liberté naissante.

Jamais je n’ai lâché, ta main que j’avais prise,
Après une nouvelle aube, il naîtra ce beau jour,
Où l’enfant souriant, dont nous te savions éprise,
Viendra chanter pour toi liberté, mon amour !

Massin.

Ce poème est dédié aux femmes résistantes qui, au nom de la liberté, ont sacrifié les plus belles années de leur vie, pour combattre et fermer les yeux de l’oppression.