Sur l’océan il pleut des larmes d’orage
Pluies des étés aux cœurs éclatés
Vidés dans les naufrages sur les grèves aux idéaux échoués
Il pleut des étincelles de brasiers d’étoiles sur les vagues
Ă” vents portant les serments en leur sillage
Récoltés dans les îles aux souvenirs enfouis
Semez en vos passages les beaux ramages
Sur les plages des esprits meurtris
TempĂŞte aux vagues sur les arcades
Du rivage de l’espoir en vue
Noie dans l’abysse de l’océan tes forces et saccades
Regarde ce cap une main tendre tendue !
Ă” lune pleine arrosant de rouge les rocades
Tracées par les flux des marées
Toi qui de lumière farde les récifs et vagues
Tu es toujours pour les yeux l’astre sacrée
Ô brèches creusées par la foudre des tempêtes
Sur les falaises des cœurs déchirés
Retentissent toujours les souvenirs que le vent Ă©miette
A la porte du continent des sentiments érodés
Ecueils aux roches taillées sur les flancs de l’océan !
Soyez toujours un nid d’accueil
Pour les rêves sur les fronts aux espoirs ridés
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
RĂ©sidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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