Ô jardin portant le deuil
De tous ces astres juvéniles morts
Sur les branches de nos regards que le mal effeuille
Sans un éclair de lumière dans un orage en réconfort
Cimetière où s’enterrent les secrets
De tous nos rêves enfouis
Apprends-moi le langage des idéaux muets
Que la main malicieuse du temps scie
Fleur dans la saison de l’oubli
Dis-moi si tes pétales sur le lit tombées
Gardent toujours les effluves en vie
Pour parfumer le présent des regrets
Ah ! si les cieux parleraient un jour
De nos maux et maladresses
Avec nos prières en laisse
Dans les méandres de l’amour
Ces paroles que les vents enlacent
Font en nos cœurs un retour !
Atterrissent sur la page froide de glace
En écrits même amers on les savoure
Ô mélancolie la plume de mer tu l’entoures
Sur ton sein île onirique de velours
L’âme y tète les beaux séjours
Même sur les rives des impasses !
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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