Accablés blessés on arrive en pèlerins
Guidés par tes prodiges saintes ferveurs
Avec tes vapeurs parfumant les cieux troublés d’embruns
Où les nuages s’érigent en nuées de malheurs

Nous portons dans les mains nos fissures
Urnes de douleurs et de chagrins
De toutes ces âmes qu’on torture
Semons des graines fertiles sur les chemins

Sur la couronne de ton corps arbre on atterrit
Migrateurs comme ces oiseaux par les courants portés
La soif on l’étanche dans tes miraculeux fruits
D’où coulent les humbles idéaux à satiété

Avec les colombes sur ta tête cime on chante ton éloge
Avec leur ombre sur ta peau écorce blanche gravant le symbole de la paix
Dans ton cœur aubier la vertu et l’espérance logent
A ton bras rameau se greffe une ramure du saint olivier

Eternelle fontaine de bien
En ton ombre source nos âmes se rafraîchissent
Ô liberté mère bénie en ton cœur nos plumes se forgent

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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda

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