Maman Jekyll ou maman Hyde.

J'ai du gentil, au fond de moi
Et il est vrai que je le dois,
À la folie de ma maman
Et ses joyeux tranquillisants ...

Je l'écoutais tôt le matin
Et je savais, j'étais malin,
Que si venait une chanson
Depuis sa voix dans le plafond.
Là, je pouvais me réveiller,
Il n'y avait pas d'araignées.

Elle faisait, pour ce jour là,
Pour le midi un bon repas
Elle savait me préparer,
Un beau volcan dans la purée.
Elle versait au fond du puit,
Le jus de viande du rôti.

Sa bonne humeur durait des heures
Et je sentais battre son coeur...

Puis, vient le triste de l'histoire...
Quand elle s'habillait de noir.
Elle oubliait, un peu, souvent...
De prendre ses médicaments.

Ces matins là, j'étais chagrin,
C'était l'araignée du Mâlin.
Dehors, le merle était moqueur
Et moi j'avais mal à mon coeur.
Dedans son ciel était d'orage
Et ses yeux gris étaient de rages.

Pour les repas de ces midis,
Je n'avais pas trop d'appétit...
J'aimais pas trop les salsifis
Et ni le gras, j'étais petit...
Ces repas là duraient des heures,
Tout en vomi et hauts-le-coeur.

Et puis après, direct, au lit...
Il valait mieux... c'était ainsi...

Je le ressens, j'ai en sommeil,
Un volcan qui, est sans réveil...
Tout doucement coule mon sang...
Sereinement : "Dors mon enfant."

...

Thierry.