Sur la plage de son enfance
Cerf-volant au vent, douce insouciance,
Tu voudrais la ramener à vos réjouissances.
Mais tu restes seule, sur le rivage de son errance
Cerveau lent sous le vent, fragile résilience !
Ton présent à survivre, son passé à revivre,
Son amour, un doux partage à contre-jour
Comme un simple rebours !
Tes lèvres encore sur sa joue, un cri a retenti, «Qui êtes-vous» ?
Elle se sent agressée et gémit, ta Maman n’est plus, elle est ailleurs !
Comme un oiseau blessé, sa mémoire dans un coin s’est blottie.
Son monde est à l’envers, ses oiseaux restent au sol, ses animaux s’envolent.
Son cerf-volant s’est perdu dans le clair de lune,
Un cri enfoui Sous la dune, emporté par un vent indolent.
Le voile de son passé s’est posé sur ton présent.
Plus légère que l'enclume, elle est entrée dans une épaisse brume.
Tu as mal, mal au ventre de ce mal de l’enfantement,
Tu as de toutes tes forces toussé, poussé, rien, rien, ya plus rien en toi.
Comment t’enfanter Maman ?
Dans sa tête, sa mémoire s’est pliée
Il n’y a plus rien de ton présent d'antan.
Tenu pour toi de lui rappeler votre histoire.
Elle pose sur toi un regard d’enfant
T’appelle aussi, Maman !
Tu ne connais pas cette petite fille
Qui te sourit, craintive.
Tu as envie de la secouer, envie de la bousculer.
Tu veux tant la comprendre, surtout l’entendre.
Entendre ses conseils, la tenir en éveil.
Tu aimerais tant la retrouver, tu réfutes ce bébé.
Elle perçoit ton désarroi, de sa petite voix,
Elle te dit : ça va passer !
Pendant un court moment,
Elle est là, ta Maman, te rassurant.
Puis, un nuage et rien elle est repartie,
Un cerveau lent,…un cerf-volant
qui a touché le ciel, a glissé sur l’arc-en-ciel,
Et est retombé sur ce drôle de rivage
Où sa mémoire brisée a fait naufrage.
Tu cries à Dieu,…pourquoi lui dire adieu ?
Son regard du passé sur ton présent à tout figé,
Tout lié, haine et Amour...Amour surtout !

Dites-moi que mon cerf-volant vole sur la plage de son enfance!

R.B.