En catimini

Discrètement l’encrier a posé sa main,
dans la mienne, gémissant litanies,
me priant, sans le dire, en catimini,
d’écrire les mots graves, les maux vains…

Il a effleuré de ses lèvres d’ombres fusain,
la paume des mes désirs et folles envies,
mes doigts ont décroché la lune de la nuit
incitant ma plume à prendre le bon chemin

Il a glissé ses tourments sur les miens,
articulant difficilement lettres et images
pour me balancer ces passés au visage,
alors que je voyais le bout du tunnel sans fin

Délicatement effeuillés les miroirs sans tain,
les mémoires d’un hier dans le livre de la vie
ses souvenirs étoiles filantes qui brillaient d’infini,
ont gravés la ligne de mes espoirs figés dans l’airain

j’allais combattre ce mal rongeant mes quatrains,
j’allais remercier mon encrier, ce fidèle ami,
l’érosion, pernicieuse, en rimes mélancolies,
allait disparaître , juste après… Le dernier point.