Un geste salutaire

J'ai dit adieu ! Adieu a mes amours.
J'ai condamné toutes les portes,
Fermé le tiroir des toujours
Que j'ouvrirai d'une mainmorte

Laissez-moi pour un soir rien qu'un soir seulement
Avant que la clé d'or ne vienne ouvrir encore
Cette boîte aux parfums qui plantait le décor
Celui qui dans la peine aiguisait mes penchants.

Je sais, vous reviendrez tout comme les saisons,
A vous voir ressurgir ainsi avec le temps,
J’aurais ce vieux désir réveillant l’abandon
Pareil à ces moissons caressées par le vent.

Mon cœur à des matins simples de vérités,
Le sachant un peu las, oublieux de ses joies
De celles qu’il offrait, pauvre cœur maladroit,
Tenu par le désir d'y voir un doux reflet..

Je deviendrai sensible à l’écho de la terre
Ecouterai la voix de l’étranger ami,
Tout au fond de mes yeux votre source tarie
Se verra animée d’une humeur bocagère

J’ai accroché la clé au tableau des vieux soirs
Bouclé sans trop d’égard la boucle de l’absence
Serré le dernier cran avec indifférence
D’un geste salutaire, j’écrirai sans vous voir.

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Quand le poème a des beautés, quelques taches ne me choquent pas