C'était peut-être son heure
le vieil homme pas d'ici..
parti tout frais de son pays..
au seuil d'une fin de vie...

Je parle de ce vieil homme
qui vit en bas de chez moi..
un deux pièces un chez soi..
le vieil Algérien.. cet homme..

Il en veut à personne..
encore moins à la vie..
humble et bien trop poli
aucune colère ne tonne...

Homme sage, et là malade...
La France l'a vu travailler..
si dur.. mais sans s'arrêter..
à présent son souffle râle....

L'amiante la garce s'est invitée..
en ses poumons pour y vivre..
maintenant il en est ivre..
ivre sans avoir bu.. juste écrasé...

Sur son lit d'hôpital tout blanc.
froid comme un marbre oublié..
la main je lui prendrai...
quand cela sera le moment..

Je laisse couler une larme...
le vieil Algérien est si seul..
plane le spectre du linceul...
Dieu que la vie me désarme...

Il n'a plus sa femme sa moitié
elle est partie bien avant lui..
je ne sais pas si elle était jolie..
mais sûr que trop tôt elle l'a quitté...

Je cache mon émotion puis tant pis !
je vais chialer comme toujours et puis...
je sors la mine triste.. l'oeil gris..
quand la maladie choisit son nid !!!!

C'est mon voisin.. le monsieur D'Alger...
à qui j'ai offert juste un peu d'amitié...
à qui j'ai donné un sourire spontané..
moi je me fiche bien, qu'il soit d'Alger.. d'ici.. ou d 'ailleurs...

Isabelle le 15 Aout 2015

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