Ils étaient fusillés avant dix-sept ans,
avec sur les lèvres la Marseillaise,
apprise à leur petite école d'enfants,
avant que leur bouche à jamais se taise.

Les boches les conduisaient à travers champs,
pour une liberté bien mensongère,
plusieurs mitrailleuses déjà les visant
d'un canon assassinant de colère.

C'étaient juste de bouillonnants jeunes gens,
impatients de s'engager dans la guerre,
malgré les avertissements des parents,
inquiets pour leur jeunesse aventurière.

Ils ne savaient pas la cruauté d'Hitler,
un dictateur, un criminel, un tyran,
sourd et silencieux devant les prières,
instigateur des barbaries dans le sang.

Ils ne fêteraient jamais leurs vingt printemps,
ni la touchante fête des mères,
les réunissant auprès de leurs mamans,
en visite aujourd'hui au cimetière.