Hier, un papillon s’est posé sur mon nez !
Riez, riez, je vous entends d’ici déclamer,
Cette fois-ci, il a totalement déjanté !
Peut-être, mais laissez moi vous raconter :

Cherchant un peu de fraicheur, je déambulais
Dans un chemin bordé de hauts noisetiers,
Suivant mes pas, des moineaux voletaient,
Sans but précis… pas pressés d’arriver.

Un écureuil sauta du haut d’un noisetier,
Sa robe rousse suivie d’une traîne en panache,
Le regard malin, encadré de belles moustaches
Puis croisa ma route… sans même me regarder.

Le vent malmenait quelques feuilles fatiguées,
De son souffle habile, bien loin, il les emportait
Au gré de son humeur taquine, elles tournoyaient,
Puis sur l’herbe, allaient doucement se reposer.

Cinq ou six papillons se joignirent à ce groupe
Virevoltant allégrement… le vent en poupe,
Puis l’un d’entre eux, sans doute épuisé
Fit un atterrissage sur le bout de mon nez,

Je fus surpris de l’aplomb de ce Mermoz
Confondant mon nez avec une fleur éclose…
Je stoppais ma marche et restais immobile
Profitant au mieux de ce moment fragile.

Nos regards se croisèrent durant un instant
Mais prenant conscience de son égarement
En trombe, il redémarra ses moteurs
Pour partir rejoindre le monde des fleurs.