Plume de platine Inscrit le: 15/1/2015 De: Envois: 2331 |
Quinze ans déjà Voici Quinze ans déjà , que je marche sans toi Avec les béquilles que la vie m'a laissées... Dans l'eau pure du ciel, au-delà de son toit Sur l'ardoise fendue des voix désincarnées Pas un jour, un instant, où je ne t'ai cherché Partout! jusqu'au tréfond de mon esprit brisé J'ai hurlé, j'ai pleuré, j'ai maudit ce chemin Que je ne prendrai plus en te tenant la main Parfois croyant sentir ton souffle dans mon cou Je mordais jusqu'au sang mes lèvres désertées Je brûlais dans l'enfer de mes folles pensées Et le noir silence se peuplait tout à coup - Oh!doux bruits familiers de tout ce qui fut nous! Les entends-tu aussi quand la nuit se dépose Dans la chambre veiller si tôt la porte close?-
«Ô voir enfin tes yeux verser l'océan bleu sur ma chair désséchée et me ressusciter!»
En mes nuits sans sommeil bien souvent je naufrage... Parfois même j'ai peur d'oublier ton visage! Peur de voir nos pages s'envoler sous les vents Peur que les mots se noient au long fleuve des ans Peur que ma mémoire ne devienne brouillon... Un arpège brisé sur la portée des heures Trouverais-je dis-moi l'endroit où tu demeures? - Ô entendre ta voix murmurer mon prénom! Se moquant du tombeau,ressentir ta caresse Venir en flot vital m'abreuver de tendresse Ce bonheur suprême, si précieux d'autrefois Pourrais-je l'enlacer au ruban de mes doigts? Lorsque mes paupières si fort ont enfermé Cet infini chagrin en mon front fatigué Sais-tu combien d'ombres sur moi se sont penchées?-
«Ô voir enfin tes yeux verser l'océan bleu sur ma chair désséchée et me ressusciter!»
Hélas! faut-il vraiment que toutes ces années Veuillent du temps passé mordiller les contours... Si mon cœur bat encor c'est plein de toi... toujours! Je le croyais pourtant, déchiqueté, chair nue Vaincu par la douleur qu'un matin il reçue Il s'entête , vois-tu ...non, il ne peut laisser s'effacer un amour, si longtemps partagé Aimer, aimer toujours!...pour que la vie soit pleine Pouvoir se libérer, briser enfin la chaîne! Je m'approche de toi sous le jour qui trépasse De mes pas incertains, tu ravives la trace T'aimer, t'aimer encor!... dénouer la raison Plonger dans ton regard ruisseau de mon sourire Déshabiller le sort, aimer, aimer et rire! Sur de nouveaux accords jouer à l'unisson
«Ô voir enfin tes yeux verser l'océan bleu sur ma chair désséchée et me ressusciter!»
Quand s'étendront demain les ailes de la mort - Ô voir soudain flotter , en voile déployée Les couleurs incarnat d'un astral hymenée!- Mon âme je le sais retouvera son port Je monterai vers toi, plus fort que la marée Et sur ton front serais tendrement arrimée... Fruit qu'on ne cueille plus, sur la branche se meurt Mon jardin d'autrefois n'est qu' abri sans chaleur S'enracine l'hiver aux larmes de la pluie Il m'emporte sans bruit sous la brume bleuie!
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