Sous les ronciers en fleur
pleure mon cœur blessé
Sous les ronciers en fleur
mon cœur s'est déchiré
Où es-tu cupidon
des roses qu'as-tu fais ?
Couronne sur ton front
qu'as-tu fais de l'été ?
Pour la fille d'un roi
tu brûles jusqu'à l'aurore
tes flèches, ton carquois
dans un doux corps à corps
Moi du matin nouveau
je sens l'épine noire
écharper en lambeaux
les flancs de mon espoir
Dans ce lit où se glace
mon présent dévasté
je cherche en vain la trace
de mon bohneur fané
Eclate fier mûron !
ensanglante ma bouche
l'été au loin se couche
sous son épais buisson
Où es-tu cupidon ?
J'ai perdu ton flambeau
et plus rien ne m'éclaire
au palais des sanglots
Adieu douce ambroisie
nectar de nos baisers
ta coupe s'est brisée
en nos mains désunies
Une goutte brûlante
sur ma chair a coulé
et d'une plaie ardente
soudain m'a consummée
Du serment envolé
ne souffle plus zéphir
Au fleuve des soupirs
le rêve s'est immolé
Je n'ai plus de prière
pour évoquer les dieux
J'ai perdu la lumière
qui brillait en mes yeux
Adieu l'amour, la vie !
Le jour a fait son deuil
sous les ronces fleuries...
il ferme mon cercueil !