Plage des voraces.
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Bande de ciel sur bande de sable blond,
La mer bleue pose une cabine de blancheur,
Sur le pacifique d'une plage, où l'ardeur,
De la lumière dorée du soleil, ricoche en bonds.

Les amours nus, se retrouvent enlacés, crispés,
Mélangeant dans leurs étreintes instables,
Les dents acérées et la langue pointée comme un dard,
Ils s'entrechoquent plus qu'ils ne s'embrassent.

Amas de membres, rondeurs de pierre polie, râpée,
Les formes se disloquent, en couleur chair, insatiables,
Répondent en appétits, claquant le désir en étendard,
Ils s'entrechoquent plus qu'ils ne s'enlacent.

Elle est mante religieuse, en petits seins sphériques,
Le visage entier pénétré d'un nez, appendice phallique,
La voici, bientôt, vorace, prête à dévorer son amant,
Lui qui ouvre de petits yeux ronds, vaguement déments.

Le dos collé à la cabine, en scène d'amour,
Sur cette plage désertique, en simple étreinte,
L'échange intense, transforme les amants de toujours,
En cannibale affaire, une puissance érotique contrainte.

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illustration : Figures au bord de la mer. Picasso. 1931.

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